Le Père Jacques Mourad nous a envoyé des nouvelles détaillées et réjouissantes du monastère de Mar Elian.
Retrouver la beauté et le rôle du monastère Mar Elian
Depuis le mois de mars, sa restauration (il date du 6e siècle) a débuté et le chantier est supervisé par un habitant de Qaryatayn, ancien membre du comité paroissial.
Briques de terre et oliviers
Pour commencer, il a fallu nettoyer le site et fabriquer des briques en terre pour le mur extérieur ; en même temps 250 oliviers ont été plantés. Durant l’été, toutes les pierres de la porte d’entrée et du baptistaire ont été retrouvées. Les murs de la crypte ont été reconstruits ainsi que le toit. Un archéologue de Homs a restauré le tombeau du saint avec les débris trouvés sur le site.
Garder la mémoire de la destruction
Encouragé par ces travaux, le P. Jacques a fait réparer le toit de l’église, qui avait brûlé, installé de nouvelles portes et fenêtres, ainsi qu’un nouvel autel. Les murs noircis par l’incendie n’ont pas été totalement nettoyés, afin que l’église garde en mémoire ce moment de son histoire. Sept chambres ont également été restaurées.
L’objectif était de célébrer la fête de Mar Elian, le 9 septembre, au monastère de Qaryatayn et de ramener les reliques du saint. Plus de 350 personnes sont venues de toute la région pour assister à cette fête, préparée avec l’aide de jeunes musulmans. Les évêques syriaque catholique de Damas et syro-orthodoxe de Homs étaient présents : ils ont oint ensemble la crypte et l’église. Pour le P. Jacques, ce fut un geste de réconciliation très fort entre catholiques et orthodoxes, dont les relations étaient tendues à Qaryatayn.
Les reliques de Mar Elian ont été portées jusque devant l’autel par un chrétien et un musulman. Elles ont ensuite été bénies et mises dans le sarcophage. Durant la célébration, un professeur de philosophie, représentant la communauté musulmane, a appelé les chrétiens à revenir dans leurs maisons de Qaryatayn. Puis un groupe de musulmans a offert un repas à tout le monde. Pour le P. Jacques, cette journée a représenté un beau moment d’amitié, de fraternité et d’espérance.