Syrie

Paolo Dall’Oglio s’est passionné très tôt pour l’islam. Il a toujours pensé que l’Eglise devait mieux connaître le monde musulman. Après une formation en philosophie et en théologie à Rome, il est entré chez les jésuites et à 23 ans il partait au Liban apprendre l’arabe. Il a ensuite étudié les sciences islamiques à Damas, et il a rédigé une thèse intitulée « L’espérance en islam ».

Le Père Paolo a été ordonné prêtre dans le rite syriaque catholique.

En 2009, il a publié « Amoureux de l’islam, croyant en Jésus », et 2013 « La rage et la lumière. Un prêtre dans la révolution syrienne », aux Editions de l’Atelier.

Depuis le début du conflit au printemps 2011, il tente de dialoguer et de maintenir les contacts avec toutes les parties. Il est finalement expulsé du pays en raison de ses prises de position. Il revient plusieurs fois en zone rebelle. Le 29 juillet 2013, il essaie à nouveau d’être reçu au siège de l’Etat islamique à Raqqa pour négocier la libération d’otages. Il n’a jamais réapparu et depuis lors nous n’avons aucune nouvelle de lui.

Comme dans tous les monastères, vie spirituelle, hospitalité et travail rythment le quotidien de la petite communauté, composée d’une dizaine d’hommes et de femmes. Deir Mar Moussa a cependant une vocation spécifique : le dialogue avec l’islam. Cela se traduit notamment par des rencontres régulières avec les musulmans de la région et par l’organisation de séminaires avec des dignitaires religieux.

Jusqu’en 2011, le monastère attire de nombreux visiteurs musulmans le vendredi, jour de congé; ils apprécient l’accueil reçu sur place. Pendant le conflit et l’insécurité qui régnait sur les routes,  les visites se sont arrêtées. Récemment, depuis que le calme est revenu dans la région, syriens et étrangers, écoliers et familles remontent nombreux au monastère.

Le conflit s’était traduit par des attaques et des vols au monastère, heureusement sans atteintes aux personnes. La communauté a toujours réussi à maintenir une présence sur place. Elle a constamment aidé les habitants de la région. Entre autres en créant une école de musique et un jardin d’enfants. Deux activités en constant développement.

Qui vit à Mar Moussa aujourd’hui ?

Les membres de la communautés sont répartis dans trois pays : à Mar Moussa, à Cori en Italie, et à Suleymanyie en Irak. A Mar Moussa vivent actuellement soeur Dimah, le père Jihad, soeur Houda, la supérieure du monastère depuis 2013 – date de l’enlèvement du père Paolo par l’Etat islamique à Raqqa, au nord de la Syrie, Youssef un pensionnaire permanent du monastère, Richard, un prêtre polonais et deux postulants.

Dans la chapelle enfouie sous les débris, le Père Paolo découvre des fresques en très mauvais état. Une école de restauration italo-syrienne est créée et le travail de sauvetage des peintures est achevé en 2003.

La plus grande scène, c’est le Jugement dernier : elle se déroule sur toute la paroi ouest, en face du choeur, comme une véritable bande dessinée. Ces fresques, réalisées entre le 11e et le 13e siècle, représentent un trésor historique et artistique encore peu connu.

Ce bâtiment est destiné aux moniales et aux autres femmes demeurant à Mar Moussa, ainsi qu’aux groupes de passage. A l’intérieur, une très jolie petite chapelle invite au calme et à la méditation.