Lundi 6 août, le monastère de Mar Moussa a été la cible d’une attaque armée. Un groupe d’hommes est arrivé avec un camion et a dévalisé le monastère syrien. Il a emporté le troupeau de chèvres, le tracteur, le compresseur. En fait, tous les moyens de subsistance de la communauté qui vit dans ce site historique des montagnes du désert syrien entre Damas et Homs.
Les deux bergers ont été relâché en plein désert, à deux heures de marche de Mar Moussa. « Tout le monde est en vie, commente une moniale atteinte mercredi 8 août par téléphone. Les voleurs sont partis en nous lançant : on reviendra. »
Une première attaque avait eu lieu le 27 février, cette fois-là des hommes armés et masqués n’avaient emporté que les téléphones portables après avoir cherché en vain de l’argent dans le monastère.
Dans l’état de non-droit qui prévaut dans une partie de la Syrie, toutes les conjectures sont ouvertes quant à l’identité des agresseurs. Peut-être juste des pilleurs, comme ceux qui saccagent des sites archéologiques comme l’allée des colonnes d’Apamée. Peut-être une brigade du régime , ou un groupe autonome de rebelles.
La hiérarchie religieuse en Syrie a récemment demandé aux chrétiens de ne pas s’engager dans des combats armés, mais de consacrer leur force au retour de la paix dans la société civile.
« Il est exclu que nous quittions le monastère, sous peine de le voir complètement pillé, explique une religieuse, mais nous devons réfléchir à la manière de vivre ici désormais. » Le monastère recèle, entre autres trésors historiques, de précieuses fresques byzantines dans sa chapelle. MarMoussa est connu dans toute la Syrie pour son action en faveur du dialogue islamo-chrétien, d’un accueil abrahamique et d’un développement écologique de cette région montagneuse.