Face aux djihadistes qui le tenaient en otage, Jacques Mourad n’avait qu’une arme : le silence. Le prêtre syrien enlevé en 2015 par des villageois proches de Daech s’est rendu compte que ses geôliers étaient si sûrs de faire ce que leur dieu attendait d’eux, que toute discussion était impossible. Il a donc gardé le silence. Et c’est ce qui l’a sauvé. Sa deuxième arme était le pardon et la miséricorde.
Invité à Genève par l’association Chemin de Solidarité, le Syrien Jacques Mourad reconnait que le message de réconciliation n’est pas facile à faire passer auprès de ses paroissiens et de ses compatriotes qui ont été terrorisés et torturés. Il prend l’exemple de son grand-père chassé de sa ville Mardin par les Ottomans ; réfugié à Alep, il avait pourtant consacré sa vie aux relations avec les musulmans.
Aujourd’hui Jacques Mourad constate bien sûr les divisions dans les sociétés syriennes et irakiennes et libanaises, mais il voit aussi que beaucoup travaillent à la réconciliation. Et elle commence par une relation renouvelée avec… son voisin ! Et pour ce faire, il faut du courage, et une vision d’avenir.