Alep ne baisse pas les bras

Leila Antaki fouille les décombres des souks d’Alep. Elle recherche des morceaux d’ étoffes précieuses qui naguère étaient mises en valeur dans le souk des textiles. Ces morceaux de tissus lavés, découpés pour en garder des parties intactes, seront cousus dans un atelier de femmes. Récemment les vestes créées dans ces ateliers d’aides aux femmes démunies se sont arrachées à Zurich et ont été toutes vendues.

Rester à Alep

Leila et son mari Nabil Antaki ont fait le choix de rester à Alep envers et contre tout. Nabil Antaki est un médecin réputé dans la ville syrienne. Il a traversé ces années de conflit, où Alep a été divisée en quartiers est et ouest. A l’est vivaient 200.000 habitants, à l’ouest un million et demi. L’approvisionnement en pétrole et en eau était coupé la plupart de temps. La municipalité a fait forer 300 puits dans la ville. Et des privés plus fortunés ont installé des générateurs et ont vendu l’électricité. Si les conséquences désastreuses de la guerre sur la partie est ont été amplement couvertes par les medias, très peu se sont intéressés à la vie difficile de la majorité de la population à l’ouest.

Avec les plus démunis

Les Antaki avec 85 autres volontaires, aidés par des fonds privés syriens et européens, ont fondé l’association les maristes bleus. Son but : « vivre la solidarité avec les plus démunis », explique le médecin. Aujourd’hui cela veut dire : nourrir les enfants avec du lait frais syrien et du lait en poudre importé d’Iran. Aider à payer les loyers, car nombre de familles n’ont plus de revenus. Et former les adultes : informatique, couture, créer de mini- entreprises. 126 projets ont été financés, visant é rendre leur autonomie financière aux familles démunies. L’atelier de couture et de stylisme en est un exemple.

Les sanctions internationales appauvrissent

Quant aux sanctions internationales contre la Syrie, Nabil Antaki rappelle qu’elles sont une punition collective- Elles sapent le commerce et les transactions financières. Elles appauvrissent en premier lieu les habitants du pays, sans atteindre leur but officiel qui était la transition démocratique.