5 membres de l’association Les Amis de Mar Moussa se sont rendus en Syrie fin avril 2018. Un voyage longtemps attendu. Le calme est revenu dans la région autour de Mar Moussa, la population s’active à reconstruire maisons, magasins et ateliers. Et les voyages sont de nouveau possibles.
Accueil abrahamique
Les visas se sont faits attendre, mais sont venus à temps. Et l’avion les a amenés à Beyrouth, puis deux taxis se sont relayés pour les conduire à Damas, puis à An Nebek à 80 km au nord de Damas, sur la route de Homs.
Au monastère de Mar Moussa, l’accueil a été abrahamique, pour reprendre les termes chers au fondateur du monastère, Paolo Dall’Oglio, disparu depuis 2013.
Huit personnes au monastère
Y vivent au printemps 2018 : frère Boutros, syrien, Youssef, un Syrien résident permanent, un prêtre polonais, une religieuse italienne, Soeur Houda, Soeur Dimah, et deux novices Joua et Raimon.
Mar Moussa est situé à une altitude de 1400 mètres, ce qui se ressent par la fraîcheur vive des nuits et la violence du vent.
la communauté vit sobrement comme toujours de produits laitiers, de légumes et de céréales. La viande ? une fois par semaine, de même que les oeufs.
Elle a mis à profit ces années de guerre, et donc d’isolement, pour restaurer les parties communes comme la terrasse, la cuisine du monastère. Et de mettre en oeuvre des activités pour les enfants et les jeunes de la ville la plus proches, Nebek, à 14 km de là, avec ses 35.000 habitants devenus 50.000 avec les réfugiés des conflits.
Succès de l’école de musique
Activités remarquables en tous points : sérieux, continuité et succès. Un jardin d’enfants très fréquentés par les jeunes habitants musulmans et chrétiens, et surtout une école de musique qui initie plus de 60 jeunes à des instruments traditionnels et classiques. Deux ans de cours pour ces jeunes et ils peuvent déjà donner des concerts d’une bonne tenue : musique oriental, occidentale et jazz.
L’avenir de la Syrie
« ils sont l’avenir de la Syrie, explique Soeur Houda. Ils apprennent à être disciplinés et persévérants, ils expérimentent aussi le plaisir de jouer ensemble, de faire quelque chose de positif et de créatif ».
La surprise à Nebek, mais surtout à Homs, c’est de voir la destruction de rues entières, et en même temps, les rez de chaussée des bâtiments qui ne se sont pas écroulés sont occupés par des magasins rutilants. L’envie de vivre est palpable. Mais le manque d’hommes est criant : manque de dentistes, de menuisiers, de maçons. La reconstruction et la santé publique s’en ressentent, même si les femmes pallient ce manque, en s’engageant dans la vie professionnelle.