Lettre aux amis de Mar Moussa mars 2020

La Communauté monastique de Mar Moussa envoie réflexions et informations concernant cette époque marquée par le covid 19.

« …Nous constatons à quel point le Coronavirus qui nous a forcés à changer le cours de notre vie est un révélateur et un transformateur.
C’est un révélateur de ce que nous portons encore en nous de peur, d’égoïsme, de violence, d’instinct grégaire, mais aussi d’altruisme, de soin, de courage, de solidarité, d’amour.
À côté d’images de sans-abri sans soutien dans la rue, d’immigrants dans les camps de réfugiés à la merci des événements, d’étagères vides dans les supermarchés, il y en a beaucoup de médecins, d’infirmiers et d’infirmières qui luttent pour la vie de leurs patients, de chaînes de prière dans toutes les traditions religieuses, de voisins qui font des concerts en jouant chacun depuis sa fenêtre ou son balcon, de gens éloignés qui pensent les uns aux autres …
C’est un transformateur car en plus de restaurer l’environnement et de rééquilibrer les lois bouleversées de la nature, cela nous aide – au prix fort ! – à remettre les bonnes priorités dans la vie de tous les jours, à refaire la famille, à réduire notre consommation à ce qui est nécessaire, à ne plus courir mais à utiliser dans le calme le temps qui nous est donné, à enfin comprendre qu’au-delà de nos différences d’origine et d’appartenance, nous sommes une seule humanité et que nous dépendons dans notre survie et dans notre vie les uns des autres.
Ce n’est que dans la responsabilité partagée que nous réussirons à nous en sortir !
En cette quarantaine de Carême, essayons de voir une invitation de Dieu.

La Communauté
En syntonie avec ce qui se passe dans le monde, les membres de la communauté ne sont pas tous là où ils espéraient être :
Après une longue absence, frère Jacques est rentré en Syrie. Après avoir salué (sans embrassades) ses paroissiens et les membres de sa famille, il arrivera à Mar Moussa demain. Frère Jihad qui essaie de finir son doctorat a pu retourner à Mar Moussa pour soutenir soeur Deema qui n’a pas pu venir en Italie comme prévu pour commencer son doctorat. Avec eux, il y a aussi Jawdat, notre postulant, qui a demandé à entrer au noviciat.
Dès que possible, frère Yaussé passera un temps à Mar Moussa pour prier et décider que faire de sa vie à la fin de son congé sabbatique. Frère Jens qui devait donner une série de conférences en Europe attend avec impatience de pouvoir retourner à Deir Maryam (Kurdistan irakien). Revenu de Suisse, il est en quarantaine à Cori dans la maison des moines près du monastère. À San Salvatore, il y a soeur Friederike qui poursuit ses études sur le site en ligne de la Grégorienne, soeur Carol qui rédige son doctorat avec les ressources disponibles et soeur Houda qui passe son temps avec saint Ignace de Loyola en attendant de pouvoir retourner en Syrie, priant, méditant et aidant aux affaires de la maison… »
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